jeudi, septembre 09, 2010

Ridicule(s)

Pendant tout l’été, les affaires ont fait basculer la cour du président soleil de la bouffonnerie vaudevillesque vers la comédie pour mongolo. La république donnait un triste spectacle pour débiles profonds avec une majorité confuse et assommée par les affaires et le torrent de révélations. Drôle de spectacle avec une majorité qui donne l’impression d’être un clan mafieux et un président dont l’autisme et le sens de la démocratie rappellent délicieusement celui de Ceausescu. Depuis Vichy, jamais un président n’a été aussi obscène, des ministres aussi vulgaires et la politique française aussi ordurière. La politique de sécurité, électoraliste et bestiale de Sarkozy est déjà une catastrophe médiatique et diplomatique à l’étranger où la patrie des droits de l’Homme n’évoque plus que Vichy, les rafles et la Gestapo de triste mémoire. Et puisqu’on est drôle ou on l’est pas, Brice von Horteführer, ministre de la propagande, annonçait dans la foulée son intention de devenir Maire de Vichy en 2014. Brice nous voilà. Vive la France libre, Pétain is back. Vichy, une consécration pour un ministre condamné pour injures raciales, une première dans l’histoire de la république française. De la blague d’Hortefeux jusqu’à la filouterie de Woerth en passant par le Karachigate, il y a un coupable désigné pour le trouble du bonheur royal : internet, accusé par la majorité présidentielle d’être le royaume de la lapidation politique, de la persécution et du harcèlement d’honnêtes ministres et de leur président. L’heure est grave. Le web met la démocratie en danger. Les médias sur internet et les blogs terrorisent la république. Depuis la blague d’Hortefeux, la Sarkozie accuse le net d’être une fachosphère, un réseau de cafardage, de délation organisée, le mal absolu. Et c’est cet âne d’Henri Guaino qui lance la charge contre internet, déclarant avec son air de grand druide que "La transparence absolue, c’est le début du totalitarisme", accusant internet d’être une zone de non-droit, une zone de non morale même. Guaino qui parle de morale, il fallait oser. L’exécutif était donc entré dans une phase de diabolisation visant à discréditer les informations diffusées sur ne net. Jean Sarkozy, un autre grand penseur de la Sarkozie, recommandait même l’extrême vigilance pour que "les nouvelles technologies de l'information ne transforment pas notre médiacratie en médiocratie". Mini-Sarko qui parle de médiocratie, c’est tout de même du grand spectacle comique. Frédéric Mitterrand n’est pas en reste, ayant eu son heure de gloire sur le web avec sa "mauvaise vie", il ne cesse de fustiger le danger et les mensonges des blogs. Mais c’est Nadine Morano, grande prêtresse anti-blogs qui trouve la solution en appelant à la création une police internationale d’internet "des blogs, qui sous couvert d’anonymat, déversent un torrent de boues, d’insultes, d’injures et de mensonges, je crois qu’il nous faudra un jour une police internationale d’Internet.". La majorité présidentielle dit ainsi tout le bien qu’elle pense du net, de twitter et des blogs, repères de fascistes. C’est vrai que c’est beaucoup plus intéressant de regarder un débat à la télé entre Copé et Camélia Jordana sur la Burqa ou une interview de Sarko digne de la télé nord-coréenne. Le grand timonier a aujourd’hui une obsession : neutraliser le web, le discréditer et le filtrer, quitte à utiliser des méthodes chinoises dont Hadopi n’est que l’avant-garde. En attendant ce glorieux moment où il triomphera sur le méchant web, c’est Benjamin Lancar, chef des bébés Sarko qui mène la croisade contre le net. Ce jeune pop décérébré dont les seuls faits d’arme restent un lipdub qui a humilié l’UMP et une réélection aux critères démocratiques dignes du Zimbabwe, s’en prenait à Mediapart, le traitant de "Pravda des lâches" et qualifiant Twitter et le web de "gauchosphère". Ce grand intellectuel a même de la suite dans les idées puisqu’il annonce sa iRiposte sur internet : un "Observatoire des mensonges de la gauche". Internet rend con, on en a la preuve avec Benjamin Lancar.